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L’expérience d’une patiente, Hilda Dube

"Je suis ravie de partager mon expérience personnelle et clinique de l’incontinence à l’effort. J’ai travaillé à titre d’infirmière autorisée pendant 16 ans au Hamilton Health Sciences Centre. J’ai souffert d’incontinence à l’effort pendant 15 ans et j’ai hésité à amorcer une démarche étant donné que je connaissais les risques associés à la chirurgie.

Il y a deux ans, j’ai subi une procédure chirurgicale mineure : la pose d’une bandelette sous-urétrale. Depuis ce temps je n’ai plus de problème d’incontinence à l’effort.

Ma qualité de vie s’est grandement améliorée depuis la chirurgie! Je peux maintenant faire de la marche rapide, de l’escalade, du jogging, des exercices, danser, tousser, éternuer, et avoir des relations sexuelles sans m’inquiéter de l’incontinence. En vacances, je n’ai plus besoin de m’inquiéter de manquer de serviettes absorbantes, de sous-vêtements et de vêtements de rechange. Je n’ai plus d’inquiétude quant aux fuites et aux odeurs d’urine.

Pour moi, l’incontinence à l’effort était une terrible condition à gérer jour après jour.

Le problème a commencé après la naissance de mon deuxième enfant, suite à un très long travail. J’ai consulté mon médecin de famille mais il a refusé de considérer un traitement pour mon incontinence à cause de mon jeune âge. J’ai cependant insisté pour connaître mes options et il m’a finalement référée à un spécialiste, un gynécologue.

Le gynécologue m’a fait subir des tests pour identifier mon type d’incontinence. Le diagnostic d’incontinence à l’effort a été confirmé. Une des options mentionnées était la procédure de Burch. Il s’agit d’une chirurgie importante, donc un choix à considérer soigneusement. Par contre, il existait d’autres options.

Il m’a suggéré des exercices de Kegel qui consistent à contracter les muscles vaginaux pour améliorer ma condition. J’ai aussi acheté les boules spéciales à utiliser avec les exercices de Kegel mais j’ai préféré faire les exercices sans les boules. J’ai fait des centaines d’exercices de Kegel par jour. J’avais parfois l’impression qu’il y avait une amélioration mais elle n’était que temporaire.

L’incontinence à l’effort représentait un ennui horrible et embarrassant. J’ai néanmoins refusé de subir la chirurgie de type Burch. Étant donné mon expérience comme infirmière auprès des patients en récupération post-opératoire, j’étais très consciente des risques associés à une chirurgie majeure.

Dès 40 ans, l’incontinence à l’effort est devenue régulière. J’ai commencé à utiliser des serviettes absorbantes pour les fuites d’urine tous les jours, mais j’ai quand même refusé de porter les couches "Depends".

Mon nouveau médecin de famille m’a recommandé de voir un autre spécialiste. Ce spécialiste a aussi confirmé que je souffrais d’incontinence à l’effort. Cependant, le jour des tests mon incontinence n’était pas très prononcée et le médecin m’a suggéré de poursuivre avec les exercices de Kegel mais en augmentant la fréquence. J’ai suivi son conseil sans noter d’amélioration.

Puis est survenu un événement déterminant. Lors d’une réunion familiale où chacun se levait à tour de rôle pour conter une blague, à mon tour je me suis levée et j’ai soudainement perdu mes urines au point où mon pantalon était complètement trempé. Pour moi, ceci a été le point tournant pour prendre action une fois pour toutes.

J’ai donc décidé de rencontrer un nouveau spécialiste. Celui-ci m’a expliqué la procédure pour placer une bandelette sous-urétrale. Cette procédure était moins invasive que celle de Burch mais comportait quand même certains risques tels la perforation de vaisseaux sanguins, de l’intestin ou de la vessie. J’ai évalué les risques comme étant trop importants et j’ai décidé de ne pas me soumettre à cette procédure.

J’ai gardé contact avec ce médecin et un jour il m’a annoncé qu’il existait maintenant un nouveau traitement minimalement envahissant pour ma condition qui comportait encore moins de risques. Je lui ai demandé de me contacter à nouveau après avoir complété 100 de ces procédures.

Tel qu’entendu, ce médecin m’a contacté après avoir fait 100 procédures et j’ai finalement subi cette chirurgie à l’âge de 48 ans. La douleur était minime à la face interne des cuisses et pouvait être contrôlée avec des analgésiques. J’ai pris 3 semaines de congé en faisant attention de soulever le moins possible d’objets et maintenant je me sens très bien et je n’ai plus aucune restriction. Je me sens totalement libre!!!

Dans l’éventualité où l’efficacité de cette procédure cesserait dans 5 ans, je n’hésiterais pas à la subir de nouveau immédiatement.

L’incontinence à l’effort est très commune chez les femmes mais personne n’en parle. J’ai depuis découvert que plusieurs de mes amies et collègues en souffraient et qu’elles attendaient de connaître les résultats de mon expérience pour prendre une décision elles-mêmes.

Depuis ma procédure une nouvelle technique est utilisée où la mise en place se fait uniquement par le vagin plutôt que par le haut des cuisses. La récupération est plus rapide et la patiente peut reprendre ses activités régulières dès le premier jour. C’est vraiment incroyable!

Très peu de femmes savent que même après avoir subi une opération de Burch sans succès, elles peuvent bénéficier de cette procédure minimalement envahissante. Elles n’ont qu’à en discuter avec leur médecin de famille qui les référera à un bon spécialiste.

J’ai convenu de parler de mon expérience par l’entremise de la Fondation d’aide aux personnes incontinentes (Canada) afin d’aider d’autres femmes à comprendre qu’elles n’ont pas à souffrir de cette condition horriblement embarrassante. Je recommande fortement cette procédure peu envahissante à toutes.

Mon style de vie a complètement changé car je peux maintenant pratiquer n’importe quelle activité. J’apprécie grandement la nouvelle technologie et je conseille à toutes de poursuivre leurs recherches afin de faire un choix éclairé. Vous n’avez pas à souffrir de l’incontinence à l’effort. Cette Fondation est une tribune formidable pour aider les individus à s’informer sur l’incontinence urinaire."

L’expérience d’une patiente, Ian Smith

"Les premiers six mois du nouveau millénaire ont fait place à deux importants changements. Je n’en savais rien du tout à l’époque, mais deux grands événements qui changent une vie étaient à l’horizon. Jamais je n’aurais pu imaginer discuter occasionnellement avec des étrangers d’incontinence et les effets secondaires des traitements du cancer de la prostate. L’incontinence arrive aux personnes âgées ou à la suite d’un accident ou pour d’autres raisons, mais pas à moi qui jouissait d’une bonne santé, du moins ce que je croyais. À la suggestion de mon épouse, j’ai pris un abonnement au nouveau centre sportif qui allait ouvrir à notre centre commercial local. J’ai même pensé que ce n’était pas nécessaire car j’ai toujours été très actif. Comme ça s’est passé, ça a été une décision fortuite.

Au printemps 2000, je me suis entraîné au centre sportif, habituellement sur le tapis roulant en regardant le moniteur cardiaque grimper près de 130, et même jusqu’à 150 et plus. Qui a dit que j’étais en forme – de qui se moque-t-on? Ma motivation était une intervention chirurgicale pour une prostatectomie radicale prévue le 17 juillet. En attendant, j’avais passé plusieurs heures à rechercher des produits pour l’incontinence, pratiqué régulièrement mes exercices de Kegel en espérant qu’ils allaient être efficaces.

Revenons à janvier 2000 qui m’a vu visiter mon médecin de famille pour un examen physique de routine – le premier, je regrette de l’avouer – depuis quelques années. Mon seul et premier test d’antigène prostatique spécifique avant de me présenter éventuellement pour l’intervention chirurgicale du cancer de la prostate, ne faisait pas partie de cet examen physique et avait été recommandé par après.

Les résultats de ce test initial montraient un taux élevé d’antigènes à 5,9 ng/ml à l’âge de 57 ans. En l’absence de tout autre symptôme qui aurait pu être décelé par un examen par voie rectale, mon médecin, jugeant que c’était suffisant, m’a référé à un urologiste de Brampton. Les procédés suivants sont bien connues par les hommes entre deux âges – test d’antigène prostatique, toucher rectal faisant partie d’un d’examen physique de routine, ultrason et finalement la redoutée biopsie. Et plus souvent que jamais, recevoir le diagnostic "vous avez le cancer de la prostate". Un commentaire à propos de cette biopsie; pour moi, et peut-être pour plusieurs autres hommes dans la même situation, c’est par après que j’ai réalisé que l’anticipation de la biopsie était pire que l’intervention elle-même.

Lors de mon séjour à l’hôpital, on m’a rappelé une idée qui m’était venue la première fois pendant une visite en Angleterre au mois de mars, longtemps avant qu’il y ait des pensées de chirurgie. Il s’agissait de s’attaquer au populaire marathon d’une côte à l’autre. L’année 2001 allait marquer le 40e anniversaire de mon premier marathon longue distance de 175 milles le long de "Pennine Way" dans le Nord de l’Angleterre. Une très bonne idée, il y aurait suffisamment de temps pour s’y entraîner.

Les mois suivants de "décathétérisation" m’ont donné une nouvelle empathie pour les tout-petits qui portent des couches. À chaque jour d’ici la fin de l’après-midi, je devais changer ma serviette aux moins deux fois. C’est tellement facile maintenant de comprendre pourquoi les enfants deviennent hargneux quand ils ont besoin de se faire changer de couche! Le cathéter enlevé après cinq jours m’a permis de marcher doucement seulement; conduire ma voiture était hors de question pour au moins deux semaines. À chaque jour, j’augmentais la distance de ma marche.

Et puis un jour, pendant ma convalescence au début d’août 2000, je me souviens très bien m’être senti dépressif à l’idée de peut-être continuer à souffrir d’incontinence. Comment allais-je profiter à nouveau de l’un de mes passe-temps préférés de ma jeunesse? "Réveille-toi, change d’humeur" je me suis dit. "Il y a tellement de gens qui ont plus d’inconforts et qui souffrent plus que toi, ils ne se plaignent pas." Bien sûr, la douleur n’était pas un problème pour moi, seulement la nécessité de m’assurer un approvisionnement adéquat de serviettes et des vêtements de rechange dont je pourrais avoir besoin.

Ce jour-là en particulier, j’avais augmenté ma distance de parcours cible à environ 6 km. Au moment où j’étais sur mon retour en passant par le centre commercial local, j’ai vu que j’avais un problème de fuite. J’espérais tant que personne d’autre n’avait remarqué mon état; je me suis rendu à la maison sans autre incident. La dépression était devenue un facteur important dans ma vie quotidienne mais heureusement, ces sentiments dépressifs se sont effacés de plus en plus. Je persévérais avec mes exercices de Kegel mais j’ai quand même eu quelques autres incidents de fuites.

L’une des caractéristiques de l’intervention chirurgicale laparoscopique que j’ai eue est que le chirurgien a la capacité d’enlever la prostate et de réparer la connexion de l’urètre à la vessie par 2 or 3 petites ponctions dans l’abdomen. Avec le procédé rétropubien (seulement un ou deux points de sutures au plus peuvent possiblement être faits) une large incision à travers l’abdomen nécessite une période de rétablissement beaucoup plus longue. Ainsi, j’espérais que le temps nécessaire pour retrouver la continence allait être relativement rapide. Un des incidents mentionnés plus tôt est arrivé un jour, en décembre, au centre sportif. J’étais sur la machine à ramer, je tirais fort et puis il est devenu apparent que j’avais une grande fuite. Remarque pour les hommes – c’était une intervention chirurgicale majeure. N’oubliez pas que même après six mois, tout n’est pas encore revenu à la normale. Ne poussez pas votre chance et en faire trop.

Ayant appris ma leçon, j’ai continué à utiliser des serviettes quotidiennement jusqu’en avril. À ce point, j’en étais rendu aux "gouttelettes" occasionnelles et j’ai arrêté d’utiliser les serviettes; j’étais à toutes fins pratiques "sec". Cette situation a persisté au cours des années suivantes. J’en étais à reconnaître ces moments où j’aurais peut-être une gouttelette ou deux, par exemple en me penchant soudainement ou en faisant des exercices vigoureux. Je contrôlais ces situations en utilisant des produits conçus pour les femmes.

Une fois, j’ai fait un sondage informel et très peu scientifique auprès des membres lors d’une réunion d’un groupe de soutien du cancer de la prostate. Je voulais savoir parmi les près de soixante-dix personnes présentes, leurs expériences avec l’incontinence après leurs propres interventions. À ma surprise, mois de 20 % ont répondu à mon sondage anonyme. Ceux qui ont répondu ont tous mentionné quelques degrés d’incontinence continue mais sans détails à propos de comment ils le géraient. Cette expérience permet d’illustrer que, tandis que les hommes sont quelques peu réticents à s’identifier aux sujets de la santé – dans ce cas le cancer de la prostate et les effets du traitement – il reste beaucoup de travail à faire pour changer les attitudes courantes par rapport à l’incontinence.

Je ne me rappelle pas quand j’ai découvert le site Web de la Fondation d’aide aux personnes incontinentes (Canada). Je reconnais certainement l’excellente contribution dans les articles de «L’Informateur" qui traitent de la question d’incontinence après le traitement du cancer de la prostate. J’ai fait référence à ces articles à de nombreuses reprises dans des conversations avec des hommes, autant lors de mon poste de coordonnateur de sensibilisation du groupe "Us Too!" et plus récemment lors des rencontres de mon groupe de soutien "Blue Ribbon".

En résumé, par deux événements fortuits – un test d’antigène prostatique fait à temps et la douce main de mon épouse qui m’a poussé à joindre le centre sportif – sans quoi je crois que la vie aujourd’hui aurait été bien différente. Je suis reconnaissant pour la nouvelle vie que j’ai reçue et la chance d’essayer de faire une différence pour les autres aussi.”

L’expérience d’une patiente - incontinence fécale, Louise Mott

"Lorsque je discute de l’incontinence avec quelqu’un, et commence à parler de mon histoire au sujet de l’incontinence, presque tout le monde suppose que je souffre d’incontinence urinaire. En fait, j’ai 43 ans et je souffre d’incontinence fécale depuis maintenant 14 ans, depuis la naissance de mon premier enfant. J’aimerais démystifier le sujet de l’incontinence fécale qui est effectivement un sujet tabou et le rendre un sujet dont on peut parler ouvertement sans honte.

En 1997, à l’occasion de la naissance de mon premier enfant, j’étais infirmière et sage-femme. C’était un accouchement difficile qui a nécessité l’utilisation de forceps. Je n’avais aucune idée à quel point cet accouchement changerait ma vie. J’ai subi une déchirure grave et c’était extrêmement douloureux. Peu après l’accouchement, je me suis rendue compte que je ne pouvais pas contrôler mes vents et il me semblait que j’avais toujours des sous vêtement souillés. Je pensais que c’était à cause de la déchirure et j’ai présumé que les choses s’amélioreraient.

À mon examen postnatal 6 semaines après mon accouchement, j’ai informé mon médecin que j’avais des "accidents" mais elle m’a dit qu’il s’était passé peu de temps depuis mon accouchement et étant donné que la déchirure était si grave, j’avais probablement un hématome. J’étais embarrassée et je me suis décidée à ne pas dire un mot à personne.

Les cinq mois suivants étaient terribles. Je suis devenue recluse et très déprimée. Je ne l’ai même pas dit à mon mari, ma mère ou mes amis. J’étais horrifiée. Pour les très peu d’occasions où je suis sortie, ça finissait avec mon intestin se vidant dans mes vêtements, ce qui me laissait honteuse, seule et bien plus désespérée. À une occasion particulière, mon mari est venu chez nous inopinément tout de suite après avoir eu un de mes accidents. Je pleurais. Il était très inquiet et j’ai menti quant à la raison pourquoi j’étais bouleversée, parce que je me sentais sale. Il s’est assis avec moi et m’a demandé d’autres questions. Sa gentillesse et sa compréhension m’ont aidé à partager mon secret avec lui – que je souffrais d’incontinence fécale.

Le jour suivant nous avons pris rendez-vous chez notre médecin et elle m’a référée au premier hôpital colorectal du Royaume-Uni. On a diagnostiqué que j’avais un sphincter anal efficace à 60 %. Lorsque mon bébé a eu 18 mois, j’ai subi une chirurgie de réparation sphinctérienne mais tristement trois jours après la chirurgie, ma blessure a éclaté avec une infection terrible. Le trou du mon périnée a pris 7 mois pour guérir. C’était terrible.

L’incontinence était pire que jamais et en raison d’une maladie de coagulation sanguine, on a décidé qu’il était trop dangereux de me faire subir une colostomie. Initialement, j’étais déprimée et je me sentais sale. Je ne me sentais jamais séduisante et il n’y avait plus d’intimité. Quand on pense qu’il n’y a aucune solution, on se sent tellement seul.

Un jour au cours d’une session de rétroaction biologique, une infirmière de recherche m’a demandé si je partagerais mon histoire avec quelques infirmières. J’étais très nerveuse et effrayée mais ils l’ont vraiment apprécié et ça m’a fait du bien. L’infirmière de recherche a alors arrangé un groupe d’entraide et je me suis activement impliquée. On a rédigé un article au sujet du groupe, qui a constaté que les groupes d’entraide étaient l’outil le plus efficace pour aider les malades.

Je suis incontinente depuis maintenant 14 ans et j’ai réussi à renverser ma situation. Je me suis sortie de la dépression et j’ai commencé à donner mes perspectives personnelles de vivre avec l’incontinence aux professionnels des soins de la santé à plusieurs universités au Royaume-Uni.

En août 2008, nous avons déménagé au Canada – quelque chose que je ne pensais jamais pouvoir faire. Cette année, j’ai voyagé en Nouvelle-Orléans et à Chicago pour partager ma perspective personnelle et professionnelle avec les professionnels des soins de la santé et je leur ai donné des outils diagnostiques pour aider à identifier des femmes en danger. La meilleure partie des conférences, est que ça permet d’identifier des femmes dans la communauté souffrant d’incontinence fécale pour qu’elles reçoivent de l’aide.

Mon but est d’assurer que l’incontinence fécale n’est pas un sujet tabou et d’offrir aux hommes et aux femmes qui en souffrent l’appui dont ils ont besoin et méritent. Je veux que les malades sachent qu’ils NE sont PAS tous seuls. On peut me contacter par l’intermédiaire de la Fondation d’aide aux personnes incontinentes (Canada) : help@canadiancontinence.ca”

Mon voyage du cancer de la prostate, Doug Moore

Introduction

Je m’appelle Doug Moore. J’ai 64 ans, pasteur à temps partiel et chef de groupe de soutien pour les personnes atteintes du cancer de la prostate à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. Je suis également un survivant du cancer de la prostate récidivant.

Mon voyage en tant que patient était assez inattendu. À Noël 2007, lorsque j’avais 59 ans, je jouais à la lutte avec un de mes fils et j’ai glissé par mégarde. Je me suis blessé. La douleur a persisté, ainsi je suis allé voir le médecin. En fin de compte, c’était une entorse musculaire, mais mon médecin a remarqué que je n’avais pas passé d’examen physique depuis longtemps. Il a mesuré mes signes vitaux et fait un toucher rectal afin de chercher n’importe quelle anomalie qui révèlerait à la prostate. Ce qu’il a découvert l’a incité à m’envoyer à un urologue pour d’autres tests médicaux. Voilà comment j’ai été diagnostiqué du cancer de la prostate.

Ma réaction et les options de traitement

J’étais ébranlé par cette nouvelle, car je n’avais aucun symptôme. Je n’avais aucune idée que souvent, les personnes atteintes de ce type de cancer ne présentait pas de symptômes. Tout de suite, j’ai pensé au pire : comment le cancer affectera-t-il ma vie, peut-il être invalidant, est-ce que je vais mourir?

À ce moment, mon taux d’APS, ou d’antigène prostatique spécifique, était 3,8 – c’est-à-dire, à la limite supérieure de la normale. Cependant, six de mes 11 échantillons de biopsie avaient révélé la présence de cancer, et mon score de Gleason était 7, ce qui signifiait que le cancer était modérément agressif.

Mon urologue a proposé de faire une prostatectomie radicale, et m’a également suggéré de consulter un radiologiste, ce que j’ai fait. Les spécialistes n’ont ni l’un ni l’autre poussé leur propre domaine de spécialisation. Ils nous ont laissé le choix, à moi et à mon épouse. Nous avons choisi la chirurgie. Mon urologue croyait que le cancer ne s’était pas propagé à l’extérieur de la prostate, et si j’avais besoin d’autres traitements, c’était mieux de subir la chirurgie d’abord.

La chirurgie

L’opération s’était bien déroulée, et mon taux d’ASP avait chuté à 0,1. J’avais des problèmes d’incontinence urinaire et d’impuissance, mais ils s’étaient améliorés avec le temps. Lors de mon suivi après un an, l’incontinence était presque complètement disparue. La chirurgie avait des répercussions sur mon travail puisque je ne pouvais pas voyager beaucoup, et je devais faire attention, pour un bout de temps, quant aux poids que je pouvais soulever et en jouant avec mes petits-enfants.

Récurrence

Malheureusement, au cours de la même période d’un an, mon taux d’APS avait augmenté, ce qui indiquait qu’il y avait toujours des cellules cancéreuses. J’avais 60 ans alors, et mon docteur estimait que je devrais faire face aux défis croissants si mon taux d’APS continuait à monter. Il avait recommandé la radiothérapie, alors j’ai eu 35 traitements – cinq par semaine pendant sept semaines – en combinaison avec l’hormonothérapie.

Apprendre que mon cancer était récidivant était beaucoup plus difficile que le diagnostic initial. On s’habitue à l’idée qu’on est un survivant du cancer, mais c’est inquiétant d’apprendre que l’on est toujours atteint du cancer. Quand j’ai eu ma chirurgie, j’avais toujours d’autres options. Alors que la chirurgie n’était pas réussie, j’ai joué ma prochaine carte – la radiothérapie et l’hormonothérapie. Si cela échouait, la prochaine carte serait chimiothérapie. Si cela ne fonctionnait pas, je n’avais plus de cartes à jouer.

Effets secondaires et résiduels

Après la radiothérapie, je me sentais extrêmement faible et j’avais sommeil tout le temps. Le traitement avait également endommagé ma vessie, provoquant le retour des problèmes d’incontinence. C’était le pire problème, en termes de qualité de vie. J’avais été hospitalisé trois fois sur quatre à cause de saignement et des caillots sanguins qui obstruaient l’urètre. Je prends un médicament pour le contrôle de la vessie trois fois par jour pour ce problème, et j’utilise un cathéter.

Pendant des semaines, l’idée d’utiliser un cathéter semblait impossible – celui qu’ils utilisaient à l’hôpital avait un ballonnet que l’on gonflait pour le garder en place. Je me demandais, comment vais-je pouvoir faire cela? J’ai appris que l’appareil que l’on utilise pour l’auto-cathétérisme ressemblait plus à une paille à boire surdimensionnée – il n’y avait aucun bouton ou ballonnet. On insère le cathéter dans la vessie, la vessie se vidange et on retire le cathéter. Le processus entier prend quelques secondes.

Les exercices de Kegel aident à renforcer le muscle de la vessie, mais ce n’est pas tout le monde qui récupère. Je suis presque là. Je suis passé de me cathétériser quotidiennement à tous les trois jours.

L’impuissance est un autre effet secondaire courant du traitement en raison des dommages aux nerfs autour de la prostate. Il existe différents traitements, y compris des exercices de Kegel, des appareils mécaniques et des médicaments pour le dysfonctionnement érectile.

  • “Veuillez noter que l’hormonothérapie peut contribuer à l’impuissance et, selon le traitement utilisé, peut également causer des bouffées de chaleur, la perte de désir sexuel, la nausée et la diarrhée. ”

Informez-vous

Il est important de comprendre ces problèmes et bien d’autres qui peuvent se produire après le traitement afin de les affronter correctement. Les ressources, tels que ce site Web, peuvent vous aider à comprendre les termes et les problèmes reliés à votre maladie et votre traitement. En tant que pasteur, j’ai rencontré des dizaines de gens atteints du cancer de la prostate, mais je ne savais pas ce que signifiait l’ASP ou le score de Gleason.

La connaissance réconforte. Plus vous en savez au sujet de la maladie, plus vous êtes en mesure de l’assumer, et moins vous avez honte. Aujourd’hui, les hommes parlent plus ouvertement. Ils ne sont pas gênés d’aborder le sujet qu’ils vivent avec le cancer de la prostate et qu’ils y survivent. Cela affecte les parties intimes de notre corps et notre sexualité. Regardons les femmes atteintes du cancer du sein, elles font connaître leur besoin. Les hommes ne sont pas comme ça, mais on est en train de changer.

Ma convalescence

Mes traitements de radiothérapie et d’hormonothérapie se sont terminés il y a deux ans. Au niveau de la santé, je me sens en forme et mène une vie active. À mon dernier suivi, le médecin m’a affirmé que mon taux d’APS était « parfait »; donc, mon cancer est présentement en rémission. Je continue à passer des tests régulièrement – au début, tous les trois mois, et maintenant tous les six mois. On ne m’a pas dit que je suis sans cancer ou que je ne dois plus passer les tests, mais je suis confiant que ça viendra.

Les médecins et leurs personnels m’ont apporté une aide précieuse et m’ont beaucoup encouragé. Bien sûr, mon expérience était loin d’être rose, mais je peux en tirer des leçons. Auparavant, je vivais pour le lendemain, la semaine prochaine et le mois prochain. Maintenant, je m’efforce d’apprécier chaque jour. J’ai des meilleures relations avec les gens. Comme pasteur, j’ai souvent rendu visite aux malades. Après avoir été malade moi-même, j’ai changé ma perspective.

Pendant ma convalescence, je me suis rendu compte que je ressentais le besoin d’interagir avec des gens qui ont vécu des circonstances comparables. Je souhaite aussi aider à encourager les hommes de se soumettre à un examen de la prostate à titre préventif. En réalité, si je n’avais pas consulté mon médecin pour un problème n’ayant aucun rapport à la prostate, je continuerais à penser que tout était bien. Il y a peu de signes du cancer de la prostate, donc ne laissez pas votre diagnostic au hasard.

Groupe de soutien

Il y avait auparavant un groupe de soutien à Saint-Jean, mais il n’existait plus lorsque j’en cherchais un. Mon médecin m’a demandé pourquoi je n’organiserais pas un groupe? Je ne savais rien au sujet de la maladie ou des termes. Il m’a réassuré que c’était à lui de l’expliquer; mon travail consistait à parler de mon expérience face au cancer de la prostate. Cela m’a incité à agir. Maintenant, je mène un groupe de soutien qui se réunit une fois par mois, et notre liste de courriels compte 40 personnes. Les conjointes sont les bienvenues – en effet, beaucoup d’hommes qui viennent à nos rencontres sont amenés par leur épouse ou copine. Et les femmes ont besoin de soutien aussi.

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